Notre génération n'est pas encore arrivée à
comprendre l'importance qu'il y a pour l'homme à savoir comment
l'humain se rattache au reste du monde.
(Teilhard de Chardin) Nous appelons âme ce qui nous anime. Nous n'en savons guère d'avantage, grâce aux bornes de notre intelligence. Les trois quarts du genre humain ne vont pas plus loin et ne s'embarrassent pas de l'être pensant ; l'autre quart cherche ; personne n'a trouvé ni ne trouvera. (Voltaire) L'intelligence réfléchie n'est que le résultat d'un processus engagé depuis des milliards d'années. (Louis de Bonis) Quelle bonne chose ce serait si les scientifiques mouraient à soixante ans, car passé cet âge, leur opposition à toute théorie nouvelle est certaine. (Charles Darwin)
ENTRÉE EN MATIÈRE ET EN ESPRIT Révélée par un concours de circonstances hautement improbable, cette théorie, cette cosmogonie, n’est pas le fruit de mon imagination. Je ne l’invente pas, je la découvre. Et il m’a fallu de longues années pour en arriver à cette version concise. Est-ce enfin l’espoir pour moi de la partager avec vous ? La théorie qui suit éclaire l’Évolution sous un jour nouveau. Elle décrit un processus encore totalement ignoré qui explique le comment et le pourquoi de la complexification du vivant, jusqu’à l’apparition de notre espèce. Pour l’avenir, si nous en avons un, ce même processus nous laisse deviner une toute nouvelle mutation, qui nous métamorphosera en un homme meilleur à l’esprit agrandi et toujours plus conscient.*(1) Une
matière encore inconnue :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu » (Début de l'évangile de saint Jean). Toute vie est langage et tout langage est une forme. L'ADN est le support du langage fait de gènes (groupés sur des chromosomes) qui donne forme à chaque corps. De la même façon, la matière de l’esprit est le support des informations du langage qui donnent forme à chaque esprit. Chaque esprit est un "texte" qui le définit, le décrit, raconte son histoire. Et la forme du corps est celle de l’esprit. Tous deux ont obligatoirement la même définition de l’espèce (l’esprit d’un chat n’aura jamais le corps d’un chien).
Révolution dans l’Évolution : « Le but du monde est le développement de l’esprit ... » (Ernest Renan). L'évolution, c’est la construction des esprits individuels. Les "textes" des esprits de tous les êtres vivants ne se sont pas formés par magie du jour au lendemain. Nés à l'état le plus simple possible, ils se sont construits à l'insu de leurs individus, en engrangeant toujours plus d’informations captées dans leur environnement, d'après le sens du "texte" de l'esprit de l'univers (le Logos). Ils font entrer le monde en eux. Avec la construction des esprits individuels, pour la première fois, nous avons une explication à ce qui conduit le vivant vers toujours plus de complexité, à ce qui donne la puissance de création et la direction de l'évolution. Et, étant donné la durée de vie des corps, comment la continuité de cette construction secrète des esprits se ferait-elle à travers les âges sans la réincarnation ? Même les esprits des univers, qui existent à l’infini, se réincarnent (se ré-matérialisent), puisque chacun d’eux fait naître un nombre infini d’« individus-univers » (la Vie, avec un V. majuscule, ne se limite pas à notre univers et celui-ci n’a rien d’exceptionnel parmi les autres). La réincarnation est ici l'élément indispensable à la chimie de la vie, dans laquelle « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ».*(3)
L'inconscient et le conscient : Plus les esprits engrangent de vérités universelles, plus ils se complexifient. Sur terre, l'homme moderne est le seul à avoir la "définition de l'espèce" qui lui permet d'espérer pouvoir saisir un jour la totalité du sens de l'esprit de l'univers. Il est le « microcosme intégral » de son macrocosme. Telle est la profondeur de l'esprit humain (profondeur inégalée même par l’esprit du chimpanzé, bien que l’écart génétique entre les deux espèces ne soit que de 1%). Les inconscients humains ont des racines communes reliant tous les individus de l’espèce au savoir objectif, universel. Les mythes, les religions, les philosophies, quelle que soit la façon dont chaque culture les exprime et les fantasmes qui s’y immiscent, sont inspirés par un unique « inconscient collectif ». « Si considérable qu'elle soit, la différence entre l'esprit de l'homme et celui des animaux les plus élevés n'est certainement qu'une différence de : degré et non d'espèce » (Charles Darwin). Si la définition de l'espèce de l'homme moderne en fait potentiellement le « microcosme intégral », les définitions de l'espèce des autres espèces animales (et végétales) n'en font que des « microcosmes partiels ». Elles ne possèdent qu’une partie du sens de l'esprit universel (plus ou moins importante selon l'espèce). Ainsi, outre les informations spécifiques détenues par l'esprit de chaque espèce animale, c’est leurs différents degrés de complexité qui créent la grande diversité du vivant (diversité nécessaire à l'équilibre de la biosphère). Et, selon leur place sur cette échelle de la complexité, ce sont plus ou moins les "programmes" des inconscients (« Programme : Ce qui est écrit à l'avance ») qui, directement, donnent la personnalité et dirigent le comportement (l’instinct) de nos amies les bêtes, en interaction avec l'environnement.
Le conscient, lui, prend peu de place, même chez l’homme. Chaque conscient humain commence son édification quand l’esprit s’incarne (avant la naissance d’un individu) et il l’achève quand l’esprit se désincarne (à la mort d’un individu). Et à chaque fois les dés sont jetés. Nos conscients sont constitués de l'intrication, plus ou moins heureuse, entre la toute petite partie révélée de l’inconscient, l’inné (qui n’est pas fixé dans l’enfance pour le reste de l’existence) et l'acquis (milieu social et culturel, éducation, lectures, événements, rencontres, etc.). Pour chaque esprit, il pourra être d'une vie à l'autre très différent, voire opposé. Bien qu’aucun esprit ne soit identique à un autre dans l’espèce par le parcours de chacun dans la réincarnation (même chez les jumeaux monozygotes et excepté la définition de l'espèce commune à tous), la personnalité de nos individus (à l'inverse des autres animaux) est surtout faite de ce que nous vivons, faisons, de ce que le miroir des autres nous renvoie (nous pourrions déjà être beaucoup plus, si nos sociétés étaient moins discriminatoires). Quand nous mourons, l’esprit qui fut le nôtre perd l'identité unique de ce conscient, pour en retrouver une toute aussi unique dans la vie suivante. Personne
n'est la réincarnation de qui que ce
soit. Chaque esprit a été et sera une multitude
d’individus qui,
tous, meurent définitivement. Ce que vous êtes, ce
que je suis ne
revivra pas. Nous disparaîtrons tout de bon. Seuls les
esprits, qui
n’ont presque rien à voir avec leurs avatars,
survivent. La conscientisation de l’esprit humain :
Notre plus
belle conquête est celle de nos
inconscients qui, collectivement, possèdent tous les mystères, tous
les
acquis requis pour
appréhender l’histoire de la vie. Mais,
pour l’instant, nos
conscients sont encore trop étriqués,
encombrés,
déformés par de fausses idées,
des préjugés. Ces idées toutes faites,
prêtes à porter, induisent notre
subjectivité, source d’erreurs de jugement
et de
dissensions. Elles
limitent l’accès à nos inconscients. Ce
qui nous
sépare est illusoire, tandis
que ce qui nous relie, inaltérable, attend sommeillant au
fond
de nos esprits
d’être réveillé. Tant que nous
vivrons,
il n'y a aucune raison
que la progression (encore imperceptible) de cette conscientisation s'arrête.
Plus,
même, elle devrait s'accélérer pendant la deuxième phase de l'univers, la phase convergente de l'évolution, grâce à une mutation inédite inouïe qui réunira et agrandira nos esprits en les fusionnant !
Les
spirales : Le naturaliste allemand Ernst Haeckel faisait le parallélisme entre le développement de l'individu depuis la fécondation de l'oeuf jusqu'à l'âge adulte (l'ontogenèse) et le développement des espèces au cours de l'évolution (la phylogenèse). Pour cette théorie, ce parallélisme s'applique aussi à la formation de l'univers (la cosmogénèse) et, puisque notre univers n'est pas seul, à la multi-cosmogénèse. Les spirales (voir modèle) expriment le sens commun à toutes ces évolutions. Sens, qui va du plus simple (figure n°0) vers le plus complexe, par l’ajout de toujours plus d’informations. Le dynamisme des esprits est dû à ce petit peu de yin dans le yang et ce petit peu de yang dans le yin qui grossissent, grossissent jusqu'à l'inversion de ces valeurs. Dans chaque cycle, ce mouvement se réalise deux fois. La figure n°0 de la spirale symbolise la naissance de tous les « esprits individuels » à l’état minimal : naissance des esprits des spirales d’univers et de leur premier « individu-univers » minimal, naissance de l'esprit de la première forme de vie qui pourra engendrer toutes les espèces à venir sur une planète, naissance des esprits d’une nouvelle espèce (et de leurs premiers individus), naissance des esprits de nouveaux individus dans une espèce.
Les deux infinis complémentaires :
Chaque
spirale d’univers commence à la
figure 0, à la naissance
de son esprit à
l’état minimal, avec
son premier « individu-univers »
minimal (cet état est le plus
minimal d'entre tous). Les
« individus-univers »
d’une spirale (deux par
cycle), de plus en plus grands et de plus en plus complexes
à
l'infini, sont les "réincarnations" (les ré-matérialisations) successives d’un seul et
même esprit. L'esprit de chaque spirale fait naître ses
« individus-univers » en
se ré-marérialisant au big-bang
(première phase de chaque univers, celle de son expansion, de son fractionnement dans la multiplicité, la diversité) et les fait mourir en se
dématérialisant
(deuxième phase de chaque univers, celle de la réunification des
morceaux éparpillés de son esprit agrandi et de la contraction
de toute sa matière
jusqu’à une taille infinitésimale en un unique "trou noir" global). Ainsi, le big-bang n'est pas une explosion. Il est, à la naissance
de chaque
nouvel « individu-univers », l’instant où la matière héritée de « l'individu-univers » qui l'a précédé, invisible tant elle
est comprimée, se dilate, est expansée par du
vide, et redevient visible. Au temps de Planck, « L'univers a l'âge irréellement petit de 10-43 seconde... […]. L'univers tout entier est contenu dans une sphère de 1
millième de centimètre de diamètre, la taille de la pointe d'une
aiguille » (« LA MÉLODIE
SECRÈTE » - Trinh Xuan Thuan). A
l’instar de toute vie, chaque
univers n’est visible qu’après
la matérialisation de son esprit. Et cette matière
visible (pleine de vide !) n'en est qu’une infime
partie. La matière de
l’esprit, invisible, en est la presque totalité. Pour que, vers le petit, la Vie avec un V. majuscule soit infinie, il faut sortir de l’espace en trois dimensions des univers. S’y révèle un monde immuable encore inconnu, la quatrième dimension, où les "éléments simples" de la « matière-esprit » (la plus grande part) et ceux de la « matière-matière » (simples appendices, quantité négligeable), extrêmement compressés, ne sont pas séparés. Il existe déjà le mot « monade », tout à fait approprié, pour désigner ces unités : « Monade : Philo. Dans la philosophie ancienne et spécialement chez les pythagoriciens, Unité parfaite qui est le principe des choses matérielles et spirituelles ». Il n’y a pas plus petit et plus dense que les monades. Et elles sont toutes pareilles. Le plus en plus petit à l’infini n’existe pas ici. Ce monde uniforme, monolithique, n’est infini que parce qu’il est fait d’un nombre illimité de ces monades. Tel est l’infini vers le petit, vraiment infini, de cette théorie. Ce monde fixe de la densité absolue, hors de l’espace des univers, est l'exact contraire de l'idée que l'on se fait du néant. Il est le « Plein Absolu ». Non seulement, les spirales des univers existent à l’infini, mais vers le toujours plus grand et le toujours plus complexe, chacune d’elles ne s’arrête jamais. Tel est l’infini vers le grand, vraiment infini, de cette théorie. Pour que cette course infinie puisse se faire, c’est à l’autre monde, celui du petit, réserve inépuisable de monades, de délivrer à fur et à mesure des monades supplémentaires, pendant le déroulement de la première phase de chaque univers (l'univers minimal au début de chaque spirale n'est fait que d'une seule monade décompressée par du vide). A la manière des cellules souches qui sont pluripotentes, les monades sont "plurivalentes". Elles se transforment pour s'incorporer à l'organisation unique créatrice de sens de chaque nouvel univers. Et elles s'y scindent pour alimenter leurs deux structures : d’un côté, les particules élémentaires peu nombreuses de la « matière-matière », de l’autre, celles très nombreuses de la « matière-esprit ». La quatrième dimension (le monde immobile totalement dénué de vide du « plein absolu »), par sa complémentarité, est donc le substrat absolument nécessaire aux trois dimensions de l’espace des univers (le monde mobile du contraste du plein sur du vide, celui de la forme).
La non-création : « Création : Action de donner l'existence, de tirer de néant ». Impossible ! Car, « L'idée du néant absolu, entendu au sens d'une abolition de tout, est une idée destructrice d'elle-même, une pseudo-idée, un simple mot (...) » (Bergson). Rien ne naît de rien. (Le vide ne peut "être" que relatif au plein.) Tout nait de Tout, car tout est là depuis toujours et pour toujours. Tout se crée, tout se perd en se transformant. Le « plein absolu » et les spirales des univers (même si elles ont un début) n'ont pas commencé, ils ne finiront jamais. L'infinité de ces deux mondes nous dit qu'il n'y a rien d'autre. Rien n'est extérieur à ces deux infinis. Rien ne peut y entrer, rien ne peut en sortir. Ils sont "Tout ce qui est". Et, en eux, rien n'est impossible. Tout existe. La combinatoire singulière et cohérente de notre univers et celles toutes aussi singulières et cohérentes des autres univers (différentes à l'infini) devaient donc toutes fatalement exister. Ainsi, si la Vie avec un V majuscule est, sans avoir été créée, alors la « non-création » est la « Création Absolue » ! Le mystère de la « non-création » ou celui de la « création », c'est du pareil au même. Reste quand même la dernière des dernières questions : « Pourquoi ya-t-il quelque chose plutôt que rien ? ».*(4)
ESPRIT D'ÉVOLUTION ET ÉVOLUTION DE L'ESPRIT Et maintenant revenons dans notre petit univers,
revenons sur terre.
Déterminisme
et hasard : En revanche, dans chaque univers, tout n’est pas possible. De plus, tout ce qui y est possible ne se réalise pas forcément. Les lois de l'esprit et de la matière donnent la forme, la personnalité, le sens de chaque univers, sens d’après lequel toutes les vies en lui se construisent. Cette construction est le déterminisme. Mais, même dans le déterminisme, le hasard n’est pas absent (par exemple, nous n’avons sans doute sur terre qu’un petit échantillon de la diversité possible dans notre univers). Ainsi, dans chaque univers, le hasard est ce qui se produit et qui aurait pu ne pas se produire, ou bien, ce qui ne se produit pas et qui aurait pu se produire.*(5) Tout le monde sait que le hasard est l'auteur de l’apparition de la vie sur terre. Entre autres conditions indispensables, elle est la seule planète du système solaire placée à la distance idéale de sa bonne étoile et elle serait stérile sans cette coïncidence. Est déterminé en grande partie ce que la vie sur terre est, mais est contingent, et même miraculeux, qu'elle soit. La disparition de la vie, aussi, est souvent le fruit du hasard : « …lors de certaines extinctions de masse, les rescapés ne se signalent par aucune adaptation particulière » ou « …la rencontre impromptue de notre planète avec un astéroïde ou une comète géants aurait pu éteindre d'un seul coup toute trace de vie sur terre ». Le hasard règle le rythme de l'évolution. « Le rythme de l'évolution est contingent. On observe fréquemment dans les lignées évolutives des périodes plus ou moins statiques, suivies de phases d'accélération... ». La complexité sur terre pourrait être moindre. « L'apparition des mammifères semble bien tardive... […]. En fait, elle aurait pu se produire encore plus tard, ou peut-être pas du tout ». Ceux-ci, et donc l’homme aussi plus tard, ont profité des places libérées par l’extinction des dinosaures, jusqu’alors colonisateurs de toute la planète. (Citations : Louis de Bonis) Les
deux phases : Notre univers est à la fin de sa première phase, la phase de la prédominance de la matière sur l’esprit. Il est au maximum de son expansion, de sa matérialisation, de sa multiplicité, de sa diversité. (Le vivant sur terre aussi, bien que sa (noo-bio)diversité soit déjà en majeure partie détruite par les activités humaines.) L'esprit de notre univers s'est considérablement agrandi, complexifié, par l’apport de nouvelles monades, mais il est morcelé et dispersé. La seconde phase de notre univers sera celle de la prédominance de l’esprit sur la matière, du retour à l'unité, de la fusion, de la convergence. Réunifier l’esprit de notre univers fragmenté, pour lui redonner son intégrité, tel va être son rôle. Et ce nouveau tout exprimera bien plus que la somme des parties qui le constituera. À l’inverse, la matière de notre univers se contractera, se ré-densifiera, jusqu'au trou noir global final. Notre univers se "désincarnera". Au bout du processus, sa matière (de nouveau invisible) et l’esprit de notre spirale seront revenus au point de départ de la première phase d’un prochain univers qui sera encore plus grand et plus complexe. Sur terre aussi devrait avoir lieu la convergence, le retour à l'unité. Si l'humanité survit à son inconséquence, comme déjà dit, une mutation défiant toute imagination devrait réunifier et conscientiser ses esprits en les fusionnant. Et cette fusion des esprits obéira aux lois de la "vraie Physique", comme le fait déjà celle des galaxies (notre Voie lactée et Andromède se dirigent irrésistiblement l'une vers l'autre). Une
construction pyramidale : Le
faîte de la pyramide du vivant n’existerait pas
sans sa
base, les espèces
les plus complexes (les moins nombreuses) sans être
supportées par
les plus simples (les plus nombreuses). Nous ne constaterions pas
cette cohésion, cette coordination du vivant, si
l'apparition de
chaque espèce était fortuite. Les
entités dyadiques : Nés d'une autre entité (les esprits naissent des esprits), les esprits d'une entité sont séparés dans la vie incarnée, car les corps naissent des corps. Ils se retrouvent ponctuellement dans la mort (aux figures 1-3-5 etc. de leur spirale) pour échanger les informations récoltées et pour mettre au monde une nouvelle « entité », comme eux-mêmes l’ont été par une autre entité. L’esprit yin étant devenu yang et l’esprit yang yin (voir spirale), le sexe de leurs individus est inversé quand ces esprits repartent chacun de leur côté dans la transmigration. (Tous les esprits de notre espèce ont vécu l'expérience de Tirésias. Et, au masculin ou au féminin, ils sont avant tout des êtres humains. La moitié des hommes n'est-elle pas des femmes ?)
L’arbre
du vivant :
Le tronc de l’arbre (la spirale cardinale) figure la colonne vertébrale, l’axe de l’évolution, la voie la plus directe, la seule voie pouvant mener à l’apogée de la complexité prévue par l’univers à la fin de sa première phase : au « microcosme intégral » (l’homme moderne), même s'il n'était pas obligé qu'il arrive jusque-là. La « première entité de la terre » est donc aussi la « première entité humaine ». 7 Si l'hominisation n’était pas inéluctable, elle était parfaitement programmée : « L'intelligence réfléchie n'est que le résultat d'un processus engagé depuis des milliards d'années » (Louis de Bonis). Directement ou indirectement, tous les autres embranchements proviennent de lui, et jamais ils ne le dépasseront ni même ne l’égaleront en complexité. Leur évolution, des plus grands aux plus petits sans exception, a été refrénée dans l'état de complexité dans lequel était le tronc de l'arbre au moment de leur apparition. Ainsi toutes les espèces qui sont nées des ramifications du tronc de l’arbre de l’évolution lorsqu’il était simple sont restées simples. Nos plus proches parents, les singes anthropomorphes, qui en sont nés en dernier juste avant l’hominisation, sont les espèces les plus complexes après la nôtre (mais jamais ils ne deviendront des hommes). Il faut que, pour l’équilibre de la biosphère, tous les degrés de complexité soient représentés sur terre. La
« première entité de la
terre »
a édifié le tronc de l’arbre de
l’évolution des racines à la
cime et mis au monde toutes les
« premières
entités »
de ses premières ramifications. A
chaque fois, cette première
entité cardinale faisait naître une nouvelle
espèce cardinale plus évoluée
(dont elle devenait la première entité) et, en
même temps, la toute nouvelle
« première
entité » d’un embranchement
(fig. 0 des spirales
collatérales A). Ces spirales collatérales, ces
"branches mères" (« Branche
mère :
Arbor. Qui pousse directement sur le tronc ») se ramifiaient à leur tour (spirales
sous-collatérales fig.
B), et ainsi de suite. Cette
arborisation correspond dans la classification des sciences naturelles
aux
phylums, classes, ordres, groupes, familles, espèces.
La naissance des espèces ne se réalisait que par une seule sorte de mutations : les « évolutives ». Ces mutations font partie du mécanisme de l’évolution qu'est la construction des esprits. Construction qui, tout en préservant tous les degrés de complexité nécessaires à l’équilibre de la biosphère, conduit le vivant du simple vers le toujours plus complexe. Les « mutations évolutives » qui font naître les espèces ne sont pas les coquilles d'imprimerie de Jean Rostand. Elles ne sont pas le produit du bon vouloir du hasard (le "mauvais vouloir" étant corrigé par la sélection naturelle).*(9) Entre deux sauts évolutifs, aussi bien dans le tronc de l’arbre du vivant que dans n’importe quel embranchement, tous les esprits d’une espèce acquéraient de nouvelles connaissances en plus de la définition obtenue au dernier saut évolutif. Cette récolte des informations, plus ou moins fructueuse, dépendait en grande partie de l’environnement plus ou moins favorable dans lequel ils vivaient.*(10) Les corps aussi, en se dispersant, étaient soumis aux diverses influences environnementales, au point de se demander un jour : font-ils encore tous partie de la même espèce ? A un certain stade de l’évolution de l’espèce, il fallait la remplacer. Un saut évolutif s’imposait. Ainsi, quand une espèce avait atteint un certain stade d’évolution, elle était vouée à l’extinction. Mais, avant de disparaître totalement (plus ou moins lentement), elle engendrait les premiers individus d’une nouvelle espèce plus conforme aux nouvelles connaissances acquises pendant son évolution. Un saut évolutif s'imposait. Comme cela a été décrit précédemment pour la « première entité de la terre », la « première entité » de l’espèce obsolète devenait celle de la nouvelle espèce plus évoluée. De la même manière qu'une cellule se divise dans la mitose, c'est par la reproduction à l'identique des esprits de cette seule entité que naissait, dans la "noosphère", le petit groupe d'esprits nécessaires (les plus âgés aujourd'hui*(11)) au départ de la nouvelle espèce plus évoluée. Également, avant de repartir pour le prochain saut évolutif, cette entité mettait au monde une entité toute neuve, qui serait la première entité d’une nouvelle ramification, dont l’évolution serait refrénée dans l’état de complexité de ce moment. Il
y a eu, certainement, beaucoup plus de sauts évolutifs que
ne le laissent supposer les fossiles. Et les
mêmes règles
s’appliquaient, sans exception, à toutes les
divisions et
subdivisions du
vivant. Avant
chaque saut évolutif,
l’espèce souche (divisée en
sous-espèces)
était donc un vivier très
hétérogène dans
lequel il y avait des groupes d'individus ayant
déjà
partiellement les
caractères biologiques des deux espèces
à
naître : des pré-espèces. Deux
couples y seraient sélectionnés, chacun dans un
groupe
d'individus qui n’avait
rien à voir, la plupart du temps, avec celui de
l’autre.
Leur rôle
se bornait à
enfanter les premiers nouveaux corps des
premières entités de nos deux nouvelles
espèces ; premiers corps qui,
eux-mêmes, transmettaient les nouveaux caractères
évolutifs aux corps qu’ils
procréaient. Non porteurs des nouvelles mutations
évolutives, ces parents
biologiques mouraient corps et âmes avec les autres individus
de
l'espèce
supplantée par les nouvelles. Chaque
« saut
évolutif » créait toujours deux
nouvelles espèces (parfois plus) et en condamnait de façon certaine une ancienne.*(12) En effet, privées de leur locomotive (les esprits de leur première entité), les espèces souches perdaient leur faculté à faire naître de nouveaux esprits, et, à plus ou moins longue échéance, s'étiolaient puis mouraient (il ne reste plus aucun de ces ascendants). L'extinction des espèces souches, remplacées par de plus évoluées, fait partie du processus de l’évolution décrit par cette théorie. Il serait erroné de voir dans ce phénomène l’intervention de la sélection naturelle. Si les espèces souches meurent nécessairement par une loi de l’évolution, les espèces peuvent aussi mourir accidentellement, quand, pour une cause ou pour une autre, leurs esprits individuels n’ont plus de corps pour s'incarner. Alors, l’agencement des éléments du langage qui forme et qui définit ces esprits se désintègre. Ces éléments redeviennent de simples éléments simples. Comme les atomes du corps, ils sont recyclés. La mort d’un individu est la décomposition irréversible de son corps. La mort d’une espèce est celle de tous ses corps, entraînant celle, également irréversible, de tous ses esprits individuels. Tous les jours des espèces meurent (presque toujours par la faute de l’homme). Seuls, les esprits des spirales des univers sont immortels. S’ils ne l’étaient pas, il n’y aurait pas d’infini vers le grand. Un
autre monde est possible : La première phase de l’univers a été celle de la prédominance de la matière sur l’esprit, de l’inconscient sur le conscient, celle de la divergence. Nous abordons la seconde phase de l’univers, celle de la prédominance de l’esprit sur la matière, du conscient sur l’inconscient, celle de la convergence. Chassant le mouvement qui a disséminé le vivant aux quatre coins du monde, mais n'interrompant pas le sens de l'évolution vers toujours plus de complexité, arrive brusquement l’époustouflante toute nouvelle mutation : la fusion des esprits individuels ! Toute la pluralité du vivant est née de l'unique « première entité de la terre », c'est à partir de cette même unique entité que toute la pluralité du vivant va se rassembler, qu'elle va acquérir son unicité. La fusion débutera (ou a débuté) par les plus vieux esprits de notre espèce. Les autres suivront à la cadence des générations, selon leurs places dans la filiation de la famille humaine. Les esprits d'une entité (ce "tout" coupé en deux à sa naissance) ne vont plus se reproduire et échanger simplement leurs informations, comme quand ils se rencontraient dans la mort lors de la première phase (aux figures 1-3-5 de leur spirale). Pendant la deuxième phase, ces esprits vont s'interpénétrer l'un l'autre (de la même façon que fusionnent les gamètes dans la fécondation) pour ne faire qu'un (aux figures 2 et 4 de leur spirale). La reconstitution d'une nouvelle entité (un couple) exigera les fusions simultanées de deux anciennes entités (deux couples). Les marches de l'escalier de l’évolution de la seconde phase de l’univers nous les monterons quatre à quatre. Et chacun de ces deux esprits agrandis retournera dans les cycles des réincarnations. L'amour
qui rassemble les esprits en les fusionnant est « L'amour qui meut le soleil et les autres étoiles » de Dante. De cette fusion de deux « âmes
sœurs » émergeront de nouvelles
qualités inattendues, dont les esprits
séparés étaient dépourvus.
Rien d’autre que cette mutation ne peut accomplir ce prodige. Désormais, cet
amour de l'âme, déclaré par Roxane, a une raison que la raison
ne peut
plus ignorer. Il a un dessein s'inscrivant dans le destin de
l'humanité, de même que la sexualité a
celui de perpétuer
l'espèce. L'amour de l’âme cache une loi
universelle, une loi de
l'évolution.*(13) Comme notre univers, l'humanité est une unité éclatée et désordonnée. Avec la fusion, la deuxième phase va rassembler les connaissances amassées par tous les individus pendant la première phase. Il y aura de moins en moins d'esprits, mais, en chacun, de plus en plus de connaissances. De nouveaux liens se créeront pour les structurer, leur donner du sens, en faire la synthèse (et plus nous serons allés dans les recoins de la vie, plus il y aura eu de diversification, plus la synthèse sera riche). Relier les connaissances entre-elles, c'est comprendre. Plus nos esprits comprendront, plus ils se conscientiseront, peut-être, jusqu'à ce qu’ils deviennent entièrement conscients ! Alors pourquoi craindre de perdre ce qui a fait la richesse du passé ? De penser que la convergence va aboutir à l'uniformanité, serait dénier l’évolution. Nous nous unissons, nous mettons nos forces en commun, pour aller plus loin dans l’exploration de la vie, de notre univers. Le cosmos ne s'ouvrira que devant un homme qui aura découvert la « vraie Physique » de Teilhard de Chardin, les lois de la « Noosphère ». Comme l’esprit de notre univers, nos esprits
humains vont se désincarner. Deux esprits et un seul corps,
c'est
déjà plus d'esprit et moins de matière. (Depuis son invention, la
miniaturisation croissante du matériel informatique, alors
que
pourtant dans le même temps ses capacités
augmentent, préfigure ce
mouvement.) Les corps sont-ils voués à
disparaître ? Si oui,
affranchis de la réincarnation, nos esprits vivront-ils
cette
immortalité bienheureuse promise depuis si
longtemps ? Combien
vivrons-nous de vagues de fusion ? Jusqu'où nous
entraînera
cet incroyable phénomène ? L'est tout
autant ce qu'il laisse
présager : tous les esprits humains
fusionnés en un esprit
unique ! La description de la mutation de la fusion, je ne l'ai retrouvée nulle part ailleurs. Sa perception a été plus qu'un élément indispensable parmi les autres à l'élaboration de cette théorie. C'est elle qui m'imposait l’existence concrète et autonome de l'esprit individuel, et par-là me montrait le lieu essentiel où se déroulait l'évolution. Elle me disait aussi que le mouvement d'expansion de l'univers, qui avait dirigé le vivant vers la multiplicité, la diversité, allait s'inverser. De
l’hominisation à
l’humanisation : L’humanité manque singulièrement d’humanité. Je ne vous apprends rien, le mal l’emporte toujours sur le bien. Plus que jamais, de nombreux malheurs nous guettent, jusqu'à notre extinction peut-être. Il faut bien le dire, la première phase de l'évolution, la divergente, bien qu’elle n’ait pas manqué d’attraits, a été le règne des rivalités, des divisions, des déchirements, outre celui de la confusion. Pendant cette phase, nous n'avons guère agi pour les intérêts de l'espèce. Nous n'avons pas cessé de nous faire la guerre et, si nous pouvions calculer l'énergie perdue en ces luttes intestines, nous serions honteux. Faire ce constat, n’est pas nous excuser ou nous accuser, c’est seulement admettre que ces sentiments sont dépassés et qu’il faut nous en débarrasser. L’action de la première phase de l’univers explique (mais ne justifie pas) notre égoïsme, car ce n'est pas l’oisiveté la mère de tous les vices, et, à l'image des 3000 à 4000 langues répertoriées, nos difficultés à communiquer (métaphore de la Tour de Babel). Et si les hiérarchies, les rapports de force entre les dominants et les dominés semblent utiles dans les sociétés animales, le sont-ils dans les nôtres ? Pour l’espèce humaine, les lois de la jungle, celles du plus fort, sont-elles une nécessité ? Trop d’esprits humains sont méjugés, dépréciés par des vies médiocres, et pis encore, par des vies à désespérer de tout. La misère est un frein à l’œuvre collective qu’est l’évolution humaine. De nos inconscients, qui recèlent tous les secrets de la vie, juste une petite parcelle est passée aux conscients. Tel est le gaspillage des talents de nos esprits. Savoir que des moyens cachés sont bloqués, non utilisés au fond de nous, devrait nous inciter d’ores et déjà à modifier nos mentalités. Que l’homme ne bafoue plus, non pas ce qui fait sa prééminence, mais ce qui fait sa spécificité : la conscience d’avoir un conscient et un inconscient. Il est le seul être vivant apte à s’observer, à pouvoir diriger sa vie pour l’améliorer. Voilà ce qui nous distingue des autres espèces et nous assigne à une place particulière. Celle-ci n'est pas un gage de supériorité. Elle n'exige de nous que devoirs et responsabilités. Nous sommes à même de constater que bon nombre de nos actes ont un retentissement planétaire délétère. La terre ne nous appartient pas. C'est nous qui lui appartenons. Elle est notre matrice et, isolée dans des espaces inhospitaliers, notre unique oasis. Faudra-t-il attendre l’effet du nombre ? Faudra-t-il attendre que les nouveaux esprits, plus grands et conscientisés, soient portés par un nombre significatif d’individus, pour que ce vieux monde cruel actuel cède le pas au nouveau ? Pourtant, même si l’avenir est déjà écrit, parce que le temps n’existe pas, il n’y a aucune raison que cela annihile notre volonté à œuvrer, dès aujourd’hui, pour un monde meilleur. Cette théorie n’annonce pas une nouvelle humanité certaine, mais seulement possible. Faisons en sorte que "ce qui est écrit" soit notre intelligence à savoir sauvegarder notre irremplaçable planète. L’union fait la force. Notre avenir ne se fera que par notre capacité à partager, à nous solidariser, à nous entraider. « Si nous n’arrivons pas à vivre ensemble comme des frères, nous mourrons ensemble comme des imbéciles » (Martin Luther King). La stimulation de notre évolution n'est pas la compétition. Elle est les associations, la coopération. N’attendons pas passivement les bons offices de la fusion pour que l'équité soit enfin une vertu humaine. Luttons contre les régressions. Allons au-devant de ce moment où les idéaux les plus hauts ne seront plus des utopies, mais des évidences qui s'imposeront spontanément. Ne remettons pas à une autre vie, ce que nous pouvons faire dans celle-ci. Si nous savons nous préserver jusqu’à ce que le processus de la fusion soit suffisamment engagé, nous quitterons le monde de l’avoir, du paraître, pour entrer dans celui de l'être. Nous vivrons l’ère de la véritable spiritualité, même si nos esprits ne vont pas jusqu’au bout de leur fusion, de leur désincarnation, de leur conscientisation, même si nous ne devenons pas « l’Homme total dans une représentation cohérente du monde » de Teilhard de Chardin. En gestation au fond de nous à notre insu dès notre apparition, ce « Règne de l’Esprit » ne serait-il pas dommage de le gâcher ? D’autant que nous avons vécu le plus dur.*(14) N’ayons
aucune nostalgie, l’enfer est sur terre depuis
très longtemps, l’éden n’est
pas
derrière nous mais devant.
Le
réconfort, la lumière, dont nous avons tous
besoin, nous les trouverons au sein
même
de notre espèce. Notre nouvelle intelligence
chassera le mal avec
l'obscurantisme. Surtout, ne me dites pas que le bien
n’existe que relatif au
mal, ne me dites pas que le bonheur ne se ressent que par rapport au
malheur et
que la vie sera insipide. Ce raisonnement appartient au
passé. Il n'aura plus
cours dans l'avenir. Les critères de nos esprits, en toutes
choses, ne seront
en rien comparables à ceux de maintenant. Ces lendemains
qui, si nous le
voulons, pourraient chanter, aucun de nous à
présent ne peut un tant soit peu les concevoir.
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